22/01/2024
La vente d’un bien reçu par donation reste possible mais elle ne s’improvise pas. Selon les cas envisagés, les réponses diffèrent. L’intervention d’un notaire permet de solliciter les éventuelles autorisations nécessaires et d’éviter ainsi les risques de blocage de la vente.
La vente d’un bien reçu par donation reste possible mais elle ne s’improvise pas. Selon les cas envisagés, les réponses diffèrent. L’intervention d’un notaire permet de solliciter les éventuelles autorisations nécessaires et d’éviter ainsi les risques de blocage de la vente.
Puis-je vendre librement un bien reçu par donation ?
Si le donateur vous a donné à vous et à d’autres donataires un bien en indivision, il faudra obtenir des indivisaires/donataires leur accord unanime pour vendre. En cas de refus, la loi prévoit de pallier l’accord amiable avec l’intervention du juge pour vous permettre de sortir de l’indivision. Mais cela prendra évidemment plus de temps. Vous pouvez aussi vendre librement votre quote-part indivise à un autre membre de l’indivision. Si vous cédez votre quote-part à une personne étrangère à l’indivision, les autres indivisaires disposeront d’un droit de préemption.
Et si le donateur a conservé l’usufruit du bien donné ?
Le donataire dispose alors seulement de la nue-propriété et pour la vendre, il lui faudra obtenir l’accord de l’usufruitier qui devra lui aussi vendre son usufruit. En cas de refus, ce sera l’impasse. Impossible de vendre le bien en pleine propriété (mais la vente de la nue-propriété reste possible) jusqu’à l’extinction de l’usufruit.
Et en présence de restrictions inscrites dans l’acte de donation ?
Trois clauses peuvent restreindre la vente.
Puis-je vendre le bien reçu si le donateur a des héritiers réservataires ?
En présence d’héritiers réservataires (descendants, ou conjoint en l’absence de descendants) autre que le donataire, l’accord exprès de ses héritiers sera nécessaire pour vendre le bien reçu. En effet, si la donation venait à excéder la réserve héréditaire (part de l’héritage obligatoirement dévolue aux héritiers), les réservataires pourraient « agir en réduction », au décès du donateur. Autrement dit, demander une indemnisation égale à la part de réserve dont ils ont été privés ou agir en réduction contre l’acquéreur du bien si le donataire n’est plus dans la capacité de les indemniser.
À noter : L’action en réduction n’est plus possible quand le donateur et ses héritiers ont consenti à la vente.